Salut, moi c’est Mkrannou.
Et il y a quelques années, ma vie ne ressemblait plus à rien..

Avant, j’étais une artiste peintre professionnelle.
Je peignais chaque jour, je donnais des cours, j’exposais, je vivais de ma passion.

La couleur, la matière, la création… c’était mon souffle.

Mais quand le Covid est arrivé, tout s’est arrêté.
Les expositions, les élèves, les projets, la vie d’artiste.
Et petit à petit, quelque chose en moi s’est éteint.

Les jours se ressemblaient.
Je n’avais plus l’énergie de créer.
Je me sentais vide, inutile, déconnectée.

Je continuais à respirer, mais je ne vivais plus.
La toile blanche me faisait peur.
Moi, l’artiste passionnée, je n’arrivais même plus à ouvrir un pot de peinture.

Je suis tombée en dépression.
Une vraie.
Silencieuse. Profonde. Invisible.

J’étais à la fois maman et fantôme.

Puis un jour, après avoir discuté avec ma fille, sans trop savoir pourquoi, j’ai repris un pinceau.
Pas pour “travailler”. Pas pour exposer.
Juste pour voir ce que ça ferait…
De mélanger deux couleurs.
De faire un geste.
De laisser une trace.

Et là, tout a changé.

Je n’ai pas cherché à faire “beau”.
J’ai juste voulu ressentir à nouveau.
Une émotion, une vibration, un souffle.

Et dans ce geste brut, dans ce mouvement imparfait, j’ai retrouvé un peu de moi.

Ce n’était plus de la performance.
Ce n’était plus une œuvre pour plaire.
C’était ma thérapie. Mon espace. Mon silence coloré.

À travers la peinture abstraite, j’ai commencé à guérir.
À accepter.
À respirer.

Alors j’ai tout recommencé.
Mais cette fois, autrement.

Plus d’attente. Plus de perfectionnisme.
Juste de la sincérité.
De la couleur, du geste, et de la présence.

Peindre est redevenu mon refuge.
Mon ancrage.
Mon moyen de dire sans parler.

Et un jour, j’ai compris que je n’étais pas seule.
Que des centaines d’autres femmes ressentaient la même chose.
Le même vide. Le même besoin de se retrouver.

C’est là qu’est née la formation “Peindre l’Essentiel.”
Un parcours simple, humain, accessible à tous.
Pour redonner vie à celles et ceux qui, comme moi, avaient perdu la leur quelque part entre les obligations et le silence.

Aujourd’hui, je peins tous les jours.
Pas pour “réussir”,
Mais pour vivre.

Et j’enseigne à d’autres comment retrouver ce lien à soi,
à travers la couleur, le geste, l’imperfection.